Interviews : Théo PICHARD et Halvine DZELLAT – Du Pôle Espoirs au Pôle France

Interview n°1 – Théo PICHARD, en route pour le Pôle France

Bonjour Théo, pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu nous raconter ton parcours de basketteur ? 

J’ai commencé le basket à 6 ans à Fleury les Aubrais avec Philippe PEZET. Quand j’étais en poussin 2, j’ai été surclassé en benjamin 1 et nous avons finis 3ème du Championnat régional avec Jérémy GROISY. J’ai ensuite continué le Basket de “Mini-poussin” à ma 1ère année de “Benjamins” à Fleury. Pour ma 2ème année en “Benjamins” je suis allé à Boigny où je me suis entrainé avec Pierre TILLAY. Aussi pendant mes années de « Benjamins » en 6ème et 5ème j’ai fait la classe Basket de la Section Sportive et Scolaire du collège de Condorcet avec Benoist BURGUET. L’année dernière je suis rentré officiellement au Pôle Espoirs, c’est donc ma 2ème année au Pôle avec Nicolas CORBÉ, en sachant que je faisais déjà depuis 2017 les entrainements du pôle les mercredis et les jeudis soir. Pour ma 1ère année au Pôle, je suis reparti jouer au CJF Fleury les Aubrais car en étant au pôle nous devons jouer en minime France, j’y joue encore cette année. En 2018 nous avons été champion régional en minime région coaché par Prince GOMOBOU. Sinon en parallèle de ces années au club de Fleury j’ai fait toutes les sélections départementales du Comité du Loiret avec Sébastien LADUNE et j’ai fait aussi à 3 reprises le Tournoi des Étoiles avec les 2003, 2004 et 2005. Je tiens d’ailleurs à remercier beaucoup Sébastien LADUNE qui m’a sélectionné avec les 3 générations et qui me suit toujours puisqu’il est un de mes entraîneurs au Pôle, ça va faire 8 ans qu’on se connaît maintenant.

Comment as-tu vécu ton arrivée au Pôle Espoirs ?

C’était la 1ère fois que je quittais ma famille pour partir à l’internat. Du coup j’ai quand même appréhendé le début, après je connaissais déjà un peu grâce à mon frère (ndlr : Clément PICHARD, passé par le Pôle et actuellement au CSP Limoges) et finalement grâce au 2004 je me suis bien intégré et je me suis vite habitué. Au final je dirais que je suis content d’avoir fait ce choix.

 Quelle anecdote ou souvenir du pôle espoirs aimerais-tu partager avec nous ?

Le TIZ U14, car même si nous avons perdu notre dernier match de 10 points c’était quand même un bon moment, nous n’avons rien lâché jusqu’au bout alors que Lilian était blessé. Sinon, j’aime beaucoup quand on fait les matchs contre les U18 du centre de formation d’Orléans, on est très soudés avec l’équipe ce sont de supers moments.

Qu’est-ce que le Pôle Espoirs masculin Centre-Val de Loire t’a apporté selon toi ?

J’ai pu commencer mon double projet scolaire/basket et l’approfondir. Nous avions déjà commencé avec la classe Basket de Condorcet où il y avait un aménagement des entrainements le midi, 3 fois par semaine. Avec le Pôle Espoirs, c’est devenu plus sérieux car nous nous entrainons deux fois par jour et donc ça fait une réelle différence ! Les heures de cours sont aussi aménagées le matin pour laisser la place aux entraînements, c’est un avantage. Et je pense aussi que d’être au Pôle, ça m’a permis de faire une étape intermédiaire pour m’adapter à un nouveau rythme, à m’habituer à ne pas rentrer chez moi,dans ma famille tous les soirs, mais juste le weekend.

Quel a été selon toi le facteur déterminant pour rentrer au Pôle France ?

Le basket c’est ma passion et je pense que c’est un point capital, qui prouve ma détermination. Depuis que j’ai 5 ans et que j’ai commencé à jouer en mini-poussin j’avais déjà en tête l’envie de rentrer au Pôle France !

 Tu viens d’être sélectionné pour rejoindre le Pôle France. Peux-tu nous raconter ton expérience du Camp national ? 

Le Camp National c’était la 2ème étape après le CIZ qui nous permettait d’être sélectionné avec d’autres potentiels pour faire le Camp à Bourges. Ça m’a permis de voir jouer les 30 meilleurs joueurs / potentiels et donc la concurrence. Ça m’a permis aussi je pense de réellement progresser, la semaine a été assez intense mais m’a beaucoup apporté. Avec 2 entrainements par jour et 1 match le soir en équipe pendant 5 jours, ça a été une bonne expérience. Quand j’ai su que je faisais partie des 20 pour le Pôle France, ça m’a permis de prendre confiance en moi et ça a renforcé encore plus ma détermination.

Qu’est-ce qui est le plus dur selon toi dans cette formation vers le haut niveau ?

De garder et de réussir son double projet scolaire et basket, car les deux sont importants. Et  je dirais qu’il faut que ça reste son souhait principal, et être sûr que l’on veut vraiment faire du basket son métier ! Ça fait 10 ans que je fais çà et là à présent je suis sûr de vouloir devenir professionnel. Je suis à présent prêt à partir de chez moi pour réaliser mes rêves.

Quels sont tes objectifs pour la suite ?

De faire le tournoi de l’amitié avec l’équipe de France déjà, mais il a été annulé à cause de la situation actuelle. Sinon ensuite je veux pouvoir jouer avec toutes les équipes de France jeunes, même si souvent en étant à l’INSEP on a plus de chance d’en faire partie. Mon objectif c’est de progresser un maximum pendant ces 3 années et d’aller vers un club professionnel, du plus haut niveau possible. Après ce que je veux surtout dès la sortie du Pôle France c’est jouer ! Je n’ai pas envie de regarder les autres depuis le banc. Je préfère commencer par un club de Pro B et jouer, que d’être en dans un club en Jeep Elite et avoir peu de temps de jeu sur le terrain !


Interview n°2 : Retour d’expérience de Halvine DZELLAT, du Pôle Espoirs CVL au Pôle France

Bonjour Halvin, pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu nous raconter ton parcours de basketteur ?  

J’ai commencé le basket à 13 ans avec le club de l’ADA Blois. Concernant mon parcours, j’ai commencé par faire le stage de Ligue, de là j’ai intégré les sélections de la Ligue du Centre. J’ai fait aussi le Camp Inter Zone, puis le Camp National et enfin les tests d’entrée au Pôle France à INSEP. Je suis entrée au Pôle espoirs à 14 ans pour faire la 2ème année, suite aux stages de Ligue où s’est faite la détection. Je remercie tous les coachs que j’ai rencontrés pendant ces 3 années et qui m’ont permis de progresser.  

Comment as-tu vécu ton arrivée au Pôle Espoirs ?

Ça a été, je n’ai pas eu trop de difficultés pour m’adapter et prendre le rythme. En fait j’étais plutôt impatient d’y être et de découvrir ce que ça allait être. J’ai de bons souvenirs de cette année-là et c’est pour l’instant en tout cas, une de mes meilleures années..

Quelle anecdote ou souvenir du pôle espoirs aimerais-tu partager avec nous ?

Je dirais le TIS U14. En fait je n’étais pas encore au Pôle mais j’ai adoré ce moment, car j’ai joué dans l’équipe de ceux que j’allais rejoindre au Pôle Espoirs CVL. Il y a eu aussi le TILU15, même si on ne s’est pas qualifié contre la Bretagne, c’était notre dernier match avec ceux du pôle et du coup malgré la défaite, ce dernier moment de jeu ensemble m’a marqué. 

Qu’est-ce que le Pôle Espoirs masculin Centre-Val de Loire t’a apporté selon toi ?

À mieux me connaitre, physiquement et mentalement. Ça m’a permis de progresser individuellement aussi les principes de base du basket car je n’avais pas un grand parcours basket. Le fait d’être au Pôle m’a permis de rattraper en quelque sorte le retard que j’avais par rapport aux autres. Enfin je dirais que le pôle ça m’a aussi appris à vivre ensemble : en collectivité avec les autres, ça a créé des affinités avec les gars et des amitiés, c’est important.

Quel a été selon toi le facteur déterminant pour rentrer au Pôle France ?

Je dirais ma détermination, il y avait de la concurrence. Même si je n’y étais pas habitué j’ai dû me mettre dans les conditions pour être au niveau face aux autres.

Cela fait quelques mois que tu es à l’INSEP, peux-tu nous raconter comment s’est passée ton intégration et nous raconter une journée-type au Pôle France ? Quelle est selon toi la plus grosse différence avec le Pôle Espoirs CVL de Bourges ?  

Mon intégration s’est bien passée, c’était un peu difficile au début même pour les entrainements : c’était différent et il y a clairement plus d’exigence qu’au Pôle Espoirs, on sent que c’est le niveau au dessus. Mais une fois passé ce temps d’adaptation ça va.

La plus grosse différence c’est vraiment l’intensité et l’exigence. Ce sont les deux choses qui me changent le plus mais ça nous pousse tous à nous dépasser. Il y a aussi la charge de travail au niveau des cours qui a aussi bien augmenté, vu que je suis passé de la 3ème à la seconde !

Pour vous raconter une journée type : on commence la journée après le petit déjeuner avec un début des cours à 07h45 jusqu’à 10h35, ensuite on va à l’entrainement de 11h00 jusqu’à 13h00, généralement sur celui-ci on fait une 1h de musculation et 1h de basket. Ensuite pause déjeuné, tout le monde va au self. Après on va aux cours de l’après-midi de 14h15 à 16h15 et on termine avec un 2ème entraînement de 16h30 jusqu’à 18h00. Ensuite on va soit dans nos chambres ou manger, et le soir on a les études de 20h30 à 21h45. Ce qui est important c’est de prendre le rythme, une fois qu’on l’a c’est bon.

Qu’est-ce qui est le plus dur selon toi dans cette formation vers le haut niveau ?

C’est le travail, ce n’est pas toujours facile d’assurer sur les deux points : au basket il faut travailler les points faibles, les compenser un maximum avec des entrainements personnels en plus de ceux que l’on fait déjà, et au final comme pour l’école, c’est la même chose il faut toujours travailler au maximum sur ses faiblesses.

Quels sont tes objectifs pour la suite ?

Déjà mon objectif cette année c’était d’aller au final four U18 mais avec l’arrêt du championnat, c’est annulé. Après pour cette année je veux pouvoir aller le plus loin possible au championnat d’Europe cet été, et si possible gagner. Pendant ces années au Pôle France je souhaite surtout progresser un maximum individuellement et collectivement avec ceux de mon équipe. Je ne sais pas encore pour l’après « Pôle France » mais je vais travailler dur pour aller le plus loin possible.


Le mot du coach : Nicolas CORBÉ, Responsable du Pôle Espoirs CVL à Orléans

Nous sommes très fiers du parcours de ces 2 garçons qui le méritent amplement. Ils ont du talent mais ils sont aussi  très sérieux et déterminés.

Ils ont tous les deux eu l’opportunité de passer au pôle espoirs masculins d’Orléans. Ils ont bien travaillé sur le terrain mais aussi à l’école. Ils sont devenus plus autonomes tant au niveau sportif que scolaire. Ils ont su profiter de la qualité de l’encadrement sportif (1 coach, 1 assistant, 1 préparateur physique, 1 service civique) et médical (1 docteur, 2 kinésithérapeutes, une psychiatre) pour développer au maximum leur potentiel.

Il faut, bien entendu, rappeler l’importance des clubs (Blois et Les Aubrais) et comités (41/45) concernés qui ont tout mis en œuvre pour accompagner au mieux les projets de ces deux garçons.

Il est également bon de rappeler que Théo et Halvine suivent les traces de Yohann Traoré (2003, Touraine BC), Timothé Crusol (2001, ABCL Saint Jean de Braye, CSP Limoges), Mathis Dossou Yovo (2000, Châteauroux, Élan Chalon), Sekou Doumbouya (2000, CJF Les Aubrais, Détroit piston), Victor Bourgeois (2000, Lucé), Digué Diawara (1998, Dreux, Pau) et Jonathan Mesmaque (1998, Olivet, Université américaine) tous passés par le centre fédéral….et le pôle Espoirs d’Orléans !!!

Nous souhaitons plein de réussite à Halvine et Théo pour la suite de leur carrière.