4. Comment initier nos jeunes à l’arbitrage ?


4.Comment initier nos jeunes à l’arbitrage ?

L’idée est d’initier nos jeunes licenciés aux règles dès le plus jeune âge, et cela passe avant tout par les entrainements. Il revient en effet à nos entraineurs d’initier les jeunes à l’apprentissage des règles et ce dès le mini-basket, et pour cela, la formation de nos entraineurs à cette intégration de l’arbitrage dans les catégories U9/U11 est nécessaire et primordiale.

Ensuite, lors d’une 1ère séance, l’idée directrice sera « casser les codes » en montrant que l’arbitrage est une aventure humaine bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer et que c’est une autre manière de découvrir et vivre notre passion pour le basket-ball. 

Une première séance peut se construire en abordant plusieurs éléments avec les licenciés :

  • Poser des questions sur le rôle et la place de l’arbitre dans le basket, la vision qu’ils ont à ce sujet,…
  • Faire une présentation de ce qu’est l’arbitrage en réalité : sa place dans une équipe, la différence entre siffler et arbitrer, arbitrer permet de mieux jouer et inversement, les règles peuvent être simples à apprendre, l’arbitrage permet de développer des compétences transversales
  • Valoriser la fonction d’arbitre,
  • Faire des exercices ludiques qui auront pour objectif de montrerque les licenciés connaissent déjà certaines règles de base

L’initiation permettra à nos jeunes d’être habitués à arbitrer et de ne pas voir l’arbitrage comme une contrainte mais comme une manière différente d’apprendre à vivre notre sport.

L’arbitrage, c’est faire partie d’une équipe

Ce qu’il est important de faire comprendre aux enfants, c’est qu’au sein même de leur équipe, de leur club, à l’entrainement ou lors des matchs de jeunes, il leur est possible d’arbitrer. Et si tous les enfants de la même équipe le font tous régulièrement, il n’y aura plus cette impression d’être le seul à siffler et se faire siffler par les coéquipiers au vestiaire.

L’entraineur doit aujourd’hui dans la préparation de sa séance, en plus de penser aux exercices qu’il va mettre en place, son timing et du nombre de joueurs et ballons, penser à comment va  être dirigé le jeu, qui va arbitrer, qui va observer, qui va compter… Arbitrer ne devient donc plus de la seule compétence de l’entraineur, mais ce sont tous les membres de l’équipe qui vont s’y essayer.

  • Si j’arbitre et que je me trompe, je dois accepter que mon copain fasse une erreur également, et si mon coéquipier à fait une erreur en arbitrant, cela veut dire que moi aussi je peux en faire.
  • Processus de compréhension et d’acceptation de l’erreur

Arbitrer, ce n’est pas siffler

Arbitrer, ce n’est pas siffler, c’est juger… juger d’intervenir ou de ne pas intervenir. Arbitrer, c’est diriger le jeu donc arbitrer un exercice ludique à l’entrainement revient aussi à diriger le jeu.

Donc on va montrer aux jeunes qu’arbitrer ne se fait pas forcément qu’avec le sifflet, il se fait avant tout par la voix. Cela sera plus facile pour des jeunes de dire ce qu’ils ont vu plutôt que donner un coup de sifflet, car cet objet peut faire peur aux enfants car il représente le symbole de l’autorité, dès qu’un jeune siffle tout le monde s’arrête et el regarde et cela peut s’avérer être déstabilisant pour un enfant.

Et puis on ne juge pas la prestation d’un arbitre à la tonalité de ses coups de sifflet, mais à la valeur de ses jugements.

Arbitrer pour mieux juger

En effet, arbitrer permet d’apprendre plus facilement les règles et donc d’anticiper et éviter certaines erreurs sur le terrain, donc de mieux jouer.

Jouer pour mieux arbitrer

A l’inverse, il est évident et connu que si un jeune joue régulièrement avec un encadrement de qualité, il développera une bonne lecture de jeu, et anticipera beaucoup mieux les actions et divers systèmes offensifs et défensifs mis en place sur le terrain par les équipes.

Dans notre sport où les contacts sont fréquents, cela lui permettra de mieux se déplacer pour mieux juger les contacts entre les adversaires et donc siffler ce qui est bon pour le jeu, ce qui a un impact,… et donc à favoriser « l’esprit du jeu », valeur si subjective aujourd’hui au basket-ball.

Un joueur qui s’entraine et joue régulièrement aura donc plus de facilités à sentir le jeu, le vécu et l’expérience sont donc très importants.

Il y a beaucoup de règles

Oui, c’est vrai le basket-ball est un sport dans lequel il y a beaucoup de règles, voire trop… Quelques 50 articles et 304 interprétations… Afin que les jeunes se les approprient du mieux possible, il est nécessaire de leur présenter les règles de manière progressive en s’attachant au départ aux 4 règles principales : la sortie, le marcher, le dribble et les contacts.

Il faut leur faire découvrir les règles de la manière la plus interactive et ludique qui soit, afin de leur faciliter l’apprentissage.

On demandera aux enfants de juger des choses simples dans un 1er temps, les choses se complexifieront par la suite.

Il est primordial, dans le cadre de l’apprentissage progressif des règles, de dissocier 4 grandes thématiques :

  • Les limites spatiales (identifier l’espace de jeu, la position des joueurs et la trajectoire du ballon),
  • La marque (identifier la cible à atteindre  (panneau/anneau) et la façon de marquer),
  • Les déplacements (identifier les modes de déplacement : marcher, dribbler,…),
  • Les contacts (connaitre les contacts permis avec un adversaire, un coéquipier, le ballon ; reconnaitre les techniques utilisées comme la prise du ballon, son contrôle, le rebond)

Arbitrer permet de développer des compétences transversales

L’arbitrage permet de développer des compétences transversales enrichissantes pour un jeune telles que :

  • Le traitement d’une information (recherche et analyse d’une info, explication d’une décision, acquisition d’un code),
  • Gain d’une autonomie et apprentissage de la vie sociale (connaitre et exercer des responsabilités, construire, comprendre, énoncer, faire respecter des règles),
  • Un engagement lucide dans l’action : oser siffler, décider, se confronter à l’autre,…
  • Construction d’une relation sociale : se faire respecter, comprendre, accepter, tolérer,…

Elles permettent à des jeunes de s’insérer plus facilement dans la vie active, qu’elle soit scolaire ou professionnelle. Elle permettra à des adultes déjà insérés dans la vie active de progresser tant sur le plan humain que professionnel. C’est pour cela que l’on peut dire que l’arbitrage est « une belle école de la vie ».

Valoriser la fonction d’arbitre

Elle apporte beaucoup sur le plan sportif mais aussi sur le plan personnel et professionnel. Se déplacer à travers les clubs, les départements, les régions, un jour qui sait les pays d’Europe ou du monde… et y rencontrer des joueurs, entraineurs, dirigeants, collègues arbitres,… qui deviendront peut-être un jour des amis et avec qui la personne, et non plus l’arbitre, partagera des moments inoubliables…

Car l’arbitrage est une vraie aventure humaine !